Consumers set up a blockbuster holiday season at the Box Office
Après des mois d’attente, la société Disney a enfin annoncé que Disney+, son service de streaming vidéo, sera lancé à la fin de l’année 2019 aux États-Unis avant d’être progressivement étendu à l’internationale.
Disney rejoint ainsi un secteur de plus en plus peuplé de monde : Netflix, Amazon avec Amazon Prime Vidéo, bientôt Apple TV +, et en France Canal + avec myCANAL. Sans compter que les géants des médias AT&T (propriétaire de HBO) et Comcast (propriétaire de Sky) préparent aussi leur riposte.
Mais est ce qu’un marché tel que la France peut accommoder autant de services de streaming vidéo ? Pour le savoir, nous analysons les données de comportements multi-plateformes des consommateurs français vis-à-vis d’une sélection de sites web et applications mobiles: Netflix, Sony Crackle, Mycanal (de Canal +), Prime Vidéo (de Amazon), OCS, FilmoTV, et UniverCiné.
Deux observations sont à faire.
1. En France le desktop reste la plateforme de choix pour le streaming vidéo
Au mois de Février 2019, près de 16.4 millions de consommateurs en France (mesuré par le nombre de visiteurs uniques) ont accédé à l’un des sites mentionnés plus haut, et ils y ont passé 79 millions d’heures – soit 288 minutes par personne en moyenne.
Deux tiers (66%) de ce temps se produit dans un environnement desktop (ordinateurs portables ou de bureau) et un tiers (34%) ce produit dans un environnement mobile (smartphone ou tablette), malgré le fait que les populations « mobile-only » et « desktop-only » soient à peu près équivalentes. Cela s’explique par le fait que ceux qui accèdent à ces sites de streaming sur un environnement desktop y passent 80 pour cent plus de temps que ceux qui y accèdent sur un environnement mobile.
2. Le gagnant rafle la mise
Sur les 16.4 millions de consommateurs qui ont accédé à un site de streaming vidéo, seulement 1.8 millions d’entre eux – soit 11% - ont visité d’autres sites de streaming vidéo.
Pour les entreprises qui visent à développer un modèle économique viable sur le streaming vidéo, cela a des implications de taille : espérer faire de la concurrence à Netflix, Amazon, ou Apple (sans compter Google qui n’est jamais très loin avec YouTube) suppose des investissements de taille en technologie, marketing, licence de contenus et/ou développement de contenus propres (Netflix à elle seule prévoit de débourser plus de 15 milliards de dollars cette année). Et si près de 90% des consommateurs ne visitent qu’un seul service, il est fort à parier qu’il n’y aura de place que pour deux, peut être trois, services de streaming vidéo commercialement viable dans un marché comme la France.
La bataille ne fait que commencer.